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May 6, 2025, 10:14
“Il était temps de prendre mes responsabilités”

“Il était temps de prendre mes responsabilités”

29 avril 2025

La récente intégration de l’Expert Center Event Marketing de l’ACC dans le Cluster Event Agencies de l’Event Confederation marque le début d’un nouveau chapitre pour les agences événementielles belges. Cette transition coïncide en outre avec un changement de présidence. Michel Van Camp (New Balls Please) succède à Karin Van Passel (d-sidegroup) et devient le premier président de ce nouveau Cluster. Experience s’est entretenu avec lui de sa vision de l’avenir, des défis qui attendent les agences et de son ambition de rassembler encore davantage les acteurs événementiels.

Michel Van Camp est actif dans les associations professionnelles représentant les agences événementielles depuis un quart de siècle. “Je fais partie de l’Expert Center Event Marketing de l’ACC depuis le tout début. Je suis membre de l'ACEA, qui était à l'époque l'association faîtière des agences événementielles, depuis 1998. J’ai vu ces organisations évoluer positivement au fil des années. Ce qui était au départ un simple salon de discussion pour les propriétaires d’agences est devenu une association à part entière, qui se soucie réellement de ses membres et prend les initiatives nécessaires. Et qui représente comme il se doit ses membres face aux tiers. L'importance d’un tel organisme s'est accrue de façon exponentielle, en particulier pendant la période du coronavirus, qui a mis en exergue le manque de structure et l’absence de représentation politique de notre secteur.”

Prendre ses responsabilités

En accédant à la présidence, Michel Van Camp franchit une nouvelle étape dans son engagement. “Ces dernières années, plusieurs personnes de l’Expert Center ont pris leurs responsabilités en assurant la présidence pendant 2 ou 3 ans. Il y a eu notamment Frank Anthierens, Pascal Cauwelier, Bert Knuts et jusqu’à récemment Karin Van Passel… Je tiens tout particulièrement à la remercier pour l'enthousiasme et l'attitude constructive avec lesquels elle s'est battue pour le secteur au cours des trois dernières années. J'ai toujours affirmé que chaque propriétaire d'agence devrait assumer cette responsabilité une fois. Comme j’ai récemment fêté mes 50 ans, je trouvais le moment bien choisi. C’est pourquoi je me suis porté candidat.”

Cluster Event Agencies

La particularité de cette nouvelle présidence est qu'elle coïncide avec l'intégration de l’Expert Center Event Marketing au sein de l’Event Confederation. “Ma priorité est donc d’assurer une intégration efficace et en douceur. Nous sommes le premier grand cluster à entamer cette démarche. Notre Expert Center est en cours de transfert mais il constitue déjà une entité à part entière avec 45 membres. Et le vote pour l’intégration de notre Expert Center au sein de l’Event Confederation a été unanime. C’est un signe clair de notre conviction. Grâce à cela, nous pouvons bénéficier des avantages offerts par l'ACC et par l’Event Confederation, ce qui représente un atout de taille. Mais le plus important pour nous, c’est que nous sommes plus nombreux, que nous avons plus de chiffres et une meilleure représentation au niveau gouvernemental.”

Une fondation solide

Pour une fédération professionnelle, il est essentiel d’avoir un grand nombre de membres pour bénéficier d'un maximum de soutien. “Nous représentons la majorité des agences événementielles, mais des zones d'ombre subsistent. Il reste des entreprises, parmi lesquelles de grandes agences, qui pensent qu’une affiliation ne leur apporterait rien. Nous sommes également sous-représentés en Wallonie. Si nous voulons viser une véritable représentation nationale, il nous faut attirer à bord un grand nombre d’agences de tout le pays. C'est pourquoi nous allons continuer à essayer de convaincre les agences qui ne sont pas encore représentées de se joindre à l’aventure. Si ce n’est pour elles-mêmes, au moins pour notre secteur. Car si nous devions à nouveau faire face à un problème similaire à la situation de 2020, nous aurions au moins quelque chose de concret à présenter au gouvernement et nous pourrions démontrer combien d’ETP et de chiffre d'affaires nous représentons.”

L’impact de l’IA

Lors de sa candidature, Michel Van Camp a proposé un plan en 10 points. En tête de liste figuraient les défis posés par l’IA. “C’est un sujet très concret, très proche, si ce n’est déjà totalement d’actualité. Quel va être l’impact de l’IA sur notre secteur ? Nous ne disposons encore d’aucune donnée. C’est une tâche à laquelle nous devons encore nous atteler. Comment va se faire l’intégration de l’IA ? Au sein des événements que nous organisons, certes, mais aussi et surtout au sein des structures des agences. Cela permettra-t-il de réaliser des économies ? Cela va-t-il entraîner des pertes d’emploi ? Et qu'en est-il de la réglementation ? Qu'est-ce que le gouvernement va imposer ? Et de quoi devrons-nous tenir compte ? Tout cela aura un impact considérable sur le secteur. C’est à nous, via l’Event Confederation, de lister et réfléchir à toutes ces ramifications, afin que nous puissions tous nous structurer au mieux en fonction de ces éléments.”

Pitchs responsables

Le comportement lors des pitchs reste également problématique. “C'est une autre raison importante de rallier autant d'agences que possible à l'Event Confederation. Car plus nous serons nombreux, mieux nous pourrons imposer un comportement correct en matière de pitchs. Il y a déjà eu d’énormes progrès dans ce domaine au niveau des agences de publicité, mais pour les agences événementielles, cela reste un problème. Avec un lourd impact financier. Un grand pitch coûte facilement 5 000 euros à une agence. Et si 4 ou 5 agences participent au pitch, ce sont vite des dizaines de milliers d’euros qui s’envolent du secteur. Notre cluster s’attache à gérer au mieux cette situation et nous avons établi des règles. Mais dès que d'autres agences sont impliquées, nos membres sont face à un dilemme : participons-nous dans ces conditions ? Ou est-ce que nous nous retirons ?  D'ailleurs, il faudrait également étendre ce principe aux appels d'offres publics. Là, il n’existe en effet aucune règle sur le déroulement du pitch, et il y a parfois 15 à 20 agences participantes. Il faut absolument faire comprendre au gouvernement que ce ne sont pas de bonnes conditions de travail, qu’il faut qu'ils mettent eux aussi en place un système de présélection et une liste restreinte de finalistes.”

Un nouveau modèle de rémunération

Troisième point important à l’agenda de Michel Van Camp : la politique de rémunération des agences vis-à-vis des clients. “Le système de marges est de plus en plus difficile à maintenir. Je pense qu’il faut organiser une réflexion en profondeur avec l’ensemble du secteur. Et pas seulement entre nous, avec nos membres, mais aussi, par exemple, avec l'UBA ou d'autres associations représentant les clients. Afin d’aboutir à un bon modèle de rémunération pour l'avenir. Le fonctionnement actuel est de plus en plus mis à mal. Je pense que nous devrions évoluer vers une rémunération par heure prestée. C’est déjà la norme dans l’industrie de la publicité, mais pas dans l’événementiel. C'est un modèle auquel nos commanditaires ne semblent pas (encore) adhérer.”

Président disponible

Michel Van Camp espère apporter un vent de conciliation et de cohésion durant sa présidence. “Je suis dans le circuit depuis longtemps, et je connais évidemment beaucoup de membres personnellement. Je vais m’efforcer d’être un président présent, de m’impliquer, d’apporter mon soutien à toutes les initiatives lancées par l’Event Confederation et de les communiquer aux agences. Je pense par exemple à la collecte de données. C'est fastidieux mais cela en vaut la peine. Car ces données vont nous permettre de faire bouger les choses au niveau supérieur. Je vais donc m’efforcer de convaincre mes collègues de faire cet effort, d’investir le temps nécessaire. J’espère aussi être un président disponible, que l’on peut toujours appeler en cas de problème.”

Soutien dans ses propres rangs

Dans les années à venir, Michel Van Camp combinera donc la gestion de sa propre agence avec une mission au sein de la fédération. “J'ai tout de suite remarqué que cela demande du temps. Heureusement, nous avons développé au sein de nos entreprises une structure solide avec les liaisons nécessaires. Et je n'aurais pas accepté ce poste si je n'avais pas été prêt à y consacrer tout le temps nécessaire. De plus, je pourrai compter sur des personnes comme Johan et Mike de l'ACC et Christine de l'Event Confederation. Après tout, l'essentiel de la gestion quotidienne se fait au sein même de l'Event Confederation.”

Ambitions

Comme ses prédécesseurs, Michel Van Camp s'est engagé pour un mandat de trois ans. “À l'issue de cette période, j'aimerais avoir le sentiment d’avoir bien progressé, tous ensemble. À la fin de mon mandat, j’espère pouvoir dire que nous avons pu cerner l'impact de l'IA, que nous avons fait évoluer les comportements durant les pitchs et que nous avons pu élaborer un modèle de rémunération correct. J’espère aussi que la structure de l’Event Confederation se sera bien développée et consolidée, avec beaucoup de nouveaux membres, des fédérations sur la même longueur d'onde et une meilleure représentation encore pour le secteur. Nous, agences événementielles, allons tout mettre en œuvre pour y parvenir”, conclut Michel Van Camp.

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