Agences d’événements

Apr 19, 2024, 3:04
Des pitches de meilleure qualité mais encore et toujours trop nombreux

Des pitches de meilleure qualité mais encore et toujours trop nombreux

12 février 2019

Les agences événementielles notent une évolution positive dans le déroulement des pitches. Elles estiment toutefois qu’ils restent trop nombreux. Pire encore, établir une relation durable avec un client semble de plus en plus difficile.

Accorder davantage d’attention au court terme

Pour créer un événement à succès, une bonne interaction avec le client revêt une grande importance.
Bruno Schaubroeck: “Jadis, les marketeers devaient définir une philosophie complète et gérer un budget. Mais ils rencontrent aujourd’hui des difficultés, car ils sont mis sous pression au niveau commercial. Il devient plus difficile d’adopter une vision marketing à ‘long terme’. Celle-ci doit toujours est plus courte et de plus en plus orientée résultats. À nous de les assister et de leur venir en aide le mieux possible.”
Tom Bellens: “Nous tentons de nous mettre à table avec le C-level le plus tôt possible afin d’établir un parcours concernant la mission, la philosophie et les valeurs. Vous aidez ainsi le marketeer, le directeur RH ou le responsable de la communication et évitez que le CEO jette soudainement tout à la poubelle quelques semaines avant l'événement parce qu’il ou elle ne se sent pas suffisamment impliqué dans le projet.”
Bruno Schaubroeck: “Tout est également examiné d’une manière plus ‘financière’. Quel est l’investissement? Quel est le rendement de l’investissement? ‘C’était chouette’ ne suffit plus comme débriefing. Le lendemain de l’événement, vous devez pouvoir vous remettre directement au travail, pour faire en sorte que le pavé que vous avez lancé dans la marre continue de faire des vagues. De nos jours, il faut aussi beaucoup plus d’account management, de telle sorte que nous devons investir beaucoup plus dans le personnel.”

"Il devient plus difficile d’adopter une vision marketing à ‘long terme’. Celle-ci doit toujours est plus courte et de plus en plus orientée résultats."

Des pitches de meilleure qualité, mais encore et toujours trop nombreux

Le débat sur les pitches fait rage dans le secteur depuis déjà de nombreuses années. On note d’un côté des évolutions positives, mais il reste tout de même encore beaucoup de frustrations chez les agences.

Pascal Cauwelier (Fast Forward): “Les pitches proprement dits se déroulent de manière plus correcte, mais ils ne sont assurément pas moins fréquents. Il est dommage qu’il devienne toujours plus difficile de bâtir une relation longue durée avec un client. Pour les passations de marchés, on est obligé d’organiser pitch après pitch, et il arrive parfois de perdre un client fidèle. C’est dommage. Avant, je trouvais chouette, en tant qu’agence, d’être le véritable partenaire de mon client. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins le cas, en raison des nombreux pitches.”
Dieter Veulemans (CityCubes): “D’un autre côté, ces pitches permettent aussi d’offrir une chance à d’autres agences. Nous sommes une jeune agence et c’est précisément grâce à la multitude des pitches que nous avons réussi à pousser la porte de certaines entreprises.”
Bert Knuts (Event Masters): “Les pitches se déroulent en effet de manière beaucoup plus correcte qu’il y a quelques années. Je pense que l’ACC a ici joué un grand rôle, en définissant des règles. Il s’agit non seulement des règles du jeu pour les agences, mais aussi d’un fil conducteur pour le commanditaire. Les clients sont eux aussi contents que cela existe et élaborent désormais leurs briefings de manière beaucoup plus ciblée. Une situation win-win.”
Tom Bellens (Push To Talk): “Via l’ACC, nous disposons aussi d’une personne indépendante qui peut intervenir en cas d’irrégularité.”

"Il est dommage qu’il devienne toujours plus difficile de bâtir une relation longue durée avec un client."

Chemistry meetings

Quelques idées ont été mises sur la table pour réduire le nombre des pitches et pour revenir à des partenariats de longue durée.
Bart Koninckx (To The Point Events): “Ce serait en effet plus chouette si le client pouvait choisir sur base de l’alchimie. Car les propositions détaillées que nous devons élaborer pour un pitch relèvent parfois du non-sens. Tout est pour ainsi dire déjà prêt et il n’y a plus qu’à dire oui ou non. Et ce avec plusieurs agences… ce coût collectif est énorme. Qui êtes-vous, que faites-vous, cela peut-il coller entre nous…, voilà ce qui devrait constituer le point de départ.”
Bruno Schaubroeck (We Make You Happy): “C’est pourquoi nous devons miser davantage sur des chemistry meetings, avec la possibilité de rencontrer différentes agences en un jour. Pas une petite fête, mais bien des rencontres one-on-one dans un environnement corporate. La concurrence mutuelle ne doit ici pas nous effrayer, car nous pouvons aussi l’inverser. Les marketeers se font également concurrence les uns les autres. Et le marché est suffisamment grand. Nous pouvons par exemple travailler chacun pour une marque automobile différente.”

Les réactions ci-dessous ont été glanées lors d’une table ronde avec sept agences événementielles belges. Le panel était constitué de Dieter Veulemans de CityCubes, Bert Knuts d’Event Masters, Pascal Cauwelier de Fast Forward, Tom Bellens de Push To Talk, Bart Koninckx de To The Point Events, Peter Veekmans de UC Belgium en Bruno Schaubroeck et We Make You Happy.

Vous en lirez bientôt la suite : “Comment les agences événementielles traitent-elles leurs collaborateurs”.
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